Grippe, Immunité & Métabolisme


Les infections respiratoires virales et bactériennes représentent toujours un lourd fardeau pour nos sociétés. L’âge et les comorbidités, telles que les pathologies métaboliques chroniques, sont les principaux facteurs de risque de morbi-mortalité due aux infections respiratoires. Notre laboratoire s’intéresse depuis de nombreuses années aux infections par le virus de la grippe et le pneumocoque et, plus récemment, par le coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de COVID-19. Les objectifs du laboratoire sont :
(1) Définir les facteurs liés à l’âge et aux comorbidités associés aux formes sévères d’infection, et
(2) Développer de nouvelles thérapies anti-infectieuses.
Nous nous intéressons particulièrement au microbiote intestinal et au tissu adipeux, décrits comme régulant les réponses immunitaires lors des infections respiratoires. Une meilleure compréhension de l’axe intestin/poumon/tissu adipeux pourrait conduire à des découvertes exploitables d’un point de vue thérapeutique.

François Trottein a obtenu son doctorat en 1992 à l'Université de Lille. Après un séjour post-doctoral au Walter and ELIZA Hall Institute (Royal Melbourne Hospital), il a été recruté au CNRS et a développé son propre groupe à l'Institut Pasteur de Lille. Depuis 1995, François TROTTEIN travaille sur les interactions hôte/pathogène (parasites, bactéries, virus); les objectifs étant de mieux comprendre les mécanismes d'échappement à la réponse immunitaire et de concevoir de nouvelles approches thérapeutiques. Il a apporté une contribution majeure dans le domaine de l'immunité innée et des lipides, eicosanoïdes et lipides antigéniques. Il a décrit le rôle majeur des cellules T Natural Killer, une population de cellules T réactives aux lipides, pendant l'infection. Depuis 2010, son groupe développe des projets de recherche sur les infections respiratoires et plus précisément sur le virus de la grippe A (grippe), le coronavirus SARS-CoV-2 (Covid-19) et Streptococcus pneumoniae, la cause majeure des pneumonie bactérienne chez l’homme. L’équipe s’intéresse au microbiote intestinal (axe intestin-poumon) et a identifié plusieurs candidats thérapeutiques potentiels dont les acides gras à chaines courtes (AGCC). Ces derniers atténuent la surinfection bactérienne survenant après la grippe. Des approches pharmacologiques, prébiotiques et probiotiques de nouvelle génération sont développées. Cela inclue par exemple des souches bactériennes antiinflammatoires productrices d’AGCC. Depuis quelques années, l’influence de l’âge et de la co-morbidité (obésité) sur les mécanismes de défense et la physiopathologie liée à l’infection respiratoire est examinée.